Anonymat et solitudes

Texte de présentation

C’est en cherchant à traduire l’anonymat vers lequel nous entraine la société contemporaine que j’ai commencé à photographier des jambes et des corps sans tête.
Dans un premier temps, je voulais montrer le mouvement sans fin qu’elle engendre, l’uniformisation des comportements, la monotonie, les égoïsmes, l’absurdité.

Très vite, je me suis aperçu que cette approche pouvait aussi me permettre de révéler l’essentiel des états et sentiments qui animent les vies, sans me préoccuper des visages.

Que ce soit l’agitation ou les solitudes, la gaieté ou les détresses, l’amour ou l’indifférence, tout était là, tout près du sol. Ces corps et ces jambes traduisaient ce que portaient les cœurs.

Les trottoirs et les rues des villes emportent chaque jour les joies et les peines, les enthousiasmes et les tourments des passants qui leur donnent vie;  nous sommes parmi eux et ne les voyons pas.